Traduit en français par Emilia Arseneault, Sofia Terpenka, et Maya Yourth.
La Saga Gucci (House of Gucci) raconte la dramatique histoire vraie de la famille (tristement) célèbre Gucci et les événements qui ont provoqué le meurtre de l’héritier de la marque du même nom. Basé sur le roman The House of Gucci: A Sensational Story of Murder, Madness, Glamour, and Greed de Sara Gay Forden et réalisé par Ridley Scott, le film est sorti en salles au Canada le 24 novembre. La somptueuse première initiale avait eu lieu le 9 novembre à Londres.
Le rôle de Patrizia Reggiani est joué d’une façon insignifiante par Lady Gaga. Comme tous ceux qui ont suivi ce film pendant une longue période de temps le savent, le fait que Gaga a été choisie pour ce rôle a causé beaucoup d’enthousiasme dans le milieu du cinéma. Après tout, Gaga a été célébrée pour son rôle principal dans Une étoile est née. Cependant, Gaga ne mérite pas des hommages pour sa prestation dans ce film.
Alors que Gaga est loin d’être offensivement mauvaise dans le rôle de Reggiani et c’est clair qu’elle a effectué des recherches afin de bien représenter son rôle, elle est toujours médiocre. Par ailleurs, Gaga donne l’impression d’être fade et une non-entité dans le film. Cela est un exploit remarquable, étant donné que ce film met l’accent précisément sur la lente désintégration du mariage de Reggiani avec Maurizio Gucci, joué avec un calme retenu par Adam Driver.
La représentation par Driver de Maurizio est un bon compliment à l’interprétation plus dramatique de Reggiani par Gaga. Bien que certains critiques aient considéré la performance de Driver « ennuyeuse » ou « peu inspirante », il constitue un contraste et une présence nécessaires vu que le reste des personnages centraux penchent vers un cliché plus théâtral. L’alchimie entre lui et Gaga est comme ci, comme ça, mais pas aussi électrique qu’avec Marion Cotillard dans Annette.
Le reste de l’équipe du film La Saga Gucci est… convenable. Encore une fois, il n’y a pas beaucoup à dire en raison de la durée d’exécution gonflée du film. Pendant plus de deux heures et trente minutes, même le plus fervent partisan de Gaga (ou de Driver) sentira ses yeux commencer à devenir vitreux. Al Pacino est brillant comme toujours dans son rôle d’Aldo Gucci, Jeremy Irons est autoritaire dans son rôle de Rodolfo Gucci et Jared Leto est, comme on pouvait s’y attendre, énervant dans son rôle de Paolo Gucci.
Oui, « comme on pouvait s’y attendre, énervant. » Pourquoi Leto a-t-il joué ce rôle? Qui sait. Il est peu probable que quiconque ayant assisté à ce film puisse répondre à cette question après avoir quitté le cinéma.
La Saga Gucci réalise l’impossible en étant un film qui comporte deux genres – ce qui est loin d’être un compliment. Au début, c’est un jeu théâtral et amusant. À la fin, il a changé complètement pour tenter de devenir un drame poignant. Bien sûr, ce changement massif ne fonctionne pas en faveur du film.
Même la mode présentée dans le film ne peut le sauver – pour un film centré sur la famille d’une marque de mode majeure, la garde-robe est ennuyeuse et aucun vêtement ne ressort.
Dans l’ensemble, la plus grande question concernant La Saga Gucci est la suivante : À qui s’adresse ce film ? La presse et les bandes-annonces entourant le film ont été incroyablement trompeuses – si vous vous lancez dans La Saga Gucci en vous attendant à un jeu amusant et légèrement théâtral avec un peu de meurtre, vous serez grandement déçu.
« Un héritage pour lequel il vaut la peine de tuer », proclama courageusement La Saga Gucci dans son slogan. Le public voudra-t-il « tuer » pour voir cet « héritage » plus d’une fois au cinéma? Absolument pas. Aucune pouvoir de vedette ne peut sauver un film décevant – même si le monde est « Gaga » pour Gaga.
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