Comment devrions-nous parler de la thérapie psychédélique dans le contexte du traitement de la santé mentale

Traduit en français par Erin Cannon, Courtney Legere, Alina Mehmeti.

Est-ce que nous voulons des lois qui encouragent la bienveillance? Bien sûr. Est-ce que, vu la croissance des taux d’addiction, d’anxiété et de dépression, la santé mentale devrait être une priorité? Oui. Alors, si nous identifions des traitements de santé mentale efficaces, sécuritaires, et économiques, est-ce que nous devrions les considérer comme des solutions justifiées? Encore une fois, oui. Voici le contexte dans lequel les traitements psychédéliques-assistés devraient être présentés.

Dès le 5 janvier 2022, Santé Canada a autorisé l’utilisation de psychédéliques MDMA et de la psilocybine (le composé chimique psychoactif dans les champignons hallucinogènes) dans le contexte médical. 

Cette décision est une véritable progression pour la santé mentale, les psychédéliques ayant fait preuve d’être performants lors du soin d’une variété de conditions mentales, telles que l’anxiété, la dépression, l’addiction, ainsi que le stress post-traumatique. 

Encore plus important, la psilocybine s’est révélée efficace dans des cas de dépression résistante au traitement, dans lesquels la médication et les thérapies conventionnelles sont insuffisantes pour des individus particuliers.

Lors d’une discussion portant sur les psychédéliques, la conversation peut facilement dérailler et se faire piéger par les stigmates historiques, les dogmes religieux, et les expériences anecdotiques. 

Ces scrupules peuvent être atténués en retournant à la considération des principes fondamentaux de la thérapie psychédélique — les avantages médicaux massivement sécuritaires et documentés — et en soulignant les raisons pour lesquelles les psychédéliques ont servi des intentions curatives pendant des milliers d’années.

L’élément le plus important à cerner en discutant les psychédéliques, est le contexte avec lequel  il sont introduits et liés. 

L’utilisation psychédélique ne devrait pas reposer sur l’expérience de beuverie récente que votre ami a décrite, ni associée avec les drogues festives utilisées pour “expérimenter des trucs dingues”  ou pour “faire la bombe”.

Non seulement ces associations des psychédéliques avec ce genre de loisirs et “récréations imprudentes” nuisent à la crédibilité du plaidoyer psychédélique, mais elle dégrade la puissance de la santé mentale et les bénéfices spirituels qui se trouvent au cœur de la thérapie psychédélique.

Les psychédéliques comme la psilocybine devraient s’introduire comme un outil selon l’universitaire et chercheur Dr. Rick Doblin. 

Un nombre d’études démontrent que ceux qui suivent la thérapie psilocybine ont l’avantage de combattre leur dépression, anxiété, SSPT et addictions. En fait, le fondateur d’Alcooliques Anonymes voulait initialement incorporer la thérapie psychédélique dans le traitement après que de multiples études aux années 50 et 60 ont indiqué les corrélations étroites entre l’usage de psychédélique et le succès contre l’alcoolisme. 

C’est commun pendant les sessions de thérapie psychédélique pour les patients d’éprouver une expérience religieuse ou mystique, qu’ils considèrent profondément spirituelle et transformationnelle.  

La psilocybine et les champignons hallucinogènes proviennent du Mexique et sont utilisés par ses habitants depuis des milliers d’années, souvent sous la supervision d’un chaman ou d’autres professionnels de la santé. Les bénéfices sur la santé mentale et spirituelle de l’usage des champignons psilocybine peuvent être retrouvés chez les Aztèques où ils étaient connus sous le nom de “chair des dieux”.

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