Quel avenir pour l’UOF (Université de l’Ontario Français)?

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La toute nouvelle université francophone de l’Ontario, qui a ouvert ses portes en septembre 2021, a tout pour réussir. Caractérisée par L-express comme une institution tendance et un projet social d’avant-garde, l’Université de l’Ontario Français (UOF) bénéficie également d’une situation privilégiée, directement sur le front de lac de Toronto.

Malgré ces caractéristiques attrayantes, le nombre d’inscriptions d’étudiants, pour la première année d’exercice de l’université, a été très décevant. À en croire les chiffres, les élèves du secondaire de l’Ontario se sentent peu concernés. Selon Radio Canada, seuls deux étudiants l’ont considéré comme leur premier choix!

Le contexte anglophone peut être mis en cause. Dans une entrevue avec Le Devoir, un professeur franco-ontarien affirme que construire une université française dans un milieu anglophone ne motivera pas les étudiants francophones à poursuivre des études dans une université française parce qu’ils ne peuvent pas s’identifier à la langue. Mais d’autres facteurs entrent en jeu.

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Les avis des étudiants sont partagés. Une étudiante francophone de WLU déclare : « en tant qu’élève francophone, j’ai remarqué que beaucoup d’étudiants ont choisi de quitter Toronto et de s’inscrire dans les universités francophones telle que l’université d’Ottawa, dont la réputation est bien établie ».

Mais pour un autre étudiant de WLU, au contraire, l’UOF représente un progrès important : « Les gens qui choisissent de continuer d’étudier en français après le secondaire ont un nombre très limité d’options : Ottawa, Glendon… On a besoin de plus de choix ».

Les débuts difficiles de l’UOF ne sont donc pas seulement causés par le manque d’intérêt des candidats. Certains soulignent que le processus de recrutement manque d’efficacité. L’université approuve tardivement les étudiants dans les programmes. C’est une autre raison pour laquelle l’UOF a peu de candidats.

En outre, les programmes proposés par l’UOF sont tous nouveaux et pratiquement inédits. Cela soulève une incertitude chez les étudiants quant aux professions ou aux carrières qu’ils peuvent poursuivre avec ces nouveaux diplômes. Dans la liste des programmes offerts sur le site de l’UOF, l’interdisciplinarité domine : les cultures numériques, la pluralité humaine, l’économie et l’innovation sociale et les environnements urbains. On peut comprendre que de telles propositions aient surpris les candidats par leur nouveauté.

Bien que le faible nombre d’inscriptions soit préoccupant, l’UOF dispose de nombreux moyens à sa disposition pour réagir. Interagir directement avec les lycées locaux pour augmenter les inscriptions aux cours de français permettrait d’attirer de futurs étudiants de la métropole. Des bourses d’études pour les petites communautés rurales francophones du nord de l’Ontario pourraient encourager les inscriptions dans la province et faciliter l’accès à un démographique moins ciblé. Un blitz publicitaire permettrait aux gens d’ici de savoir que l’université existe. Nathalie Freidel, professeure de français à WLU, pense que le futur de l’UOF est ouvert. Pour attirer les étudiants, « l’université va devoir construire sa réputation et cela prendra un peu de temps. Elle a annoncé la création d’un programme en éducation qui va certainement être populaire étant donné la demande toujours pressante d’enseignants francophones dans le sud de l’Ontario ». Freidel envisage « un bel avenir pour l’université, réclamée depuis longtemps par la communauté francophone de la région. À Montréal, McGill est là depuis toujours pour accueillir les étudiants anglophones. Il était temps que Toronto se dote d’une université francophone ! »

What does the future hold for the UOF (Université de l’Ontario Français)?

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Ontario’s newest French-language university, which opened its doors in September 2021, has all it needs to succeed. Characterised by L-express as a trendy institution and an avant-garde social project, l’Université de l’Ontario français (UOF) is also located in a coveted location, right on the Toronto waterfront.

Despite these attractive features, student enrollment for the university’s first year of operation has been very disappointing. Judging by the figures, high school students in Ontario do not seem to be concerned. According to Radio Canada, only two students had considered it as their first choice!
The anglophone context comes into question. In an interview with Le Devoir, a Franco-Ontarian professor says that building a French university in an English-speaking environment will not motivate French-speaking students to pursue studies in a French university because they simply cannot identify with the language. Still, other factors come into play.

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Students’ opinions are divided concerning the topic at hand. A Francophone student from WLU said: “as a Francophone student, I have noticed that many students have chosen to leave Toronto and enroll in Francophone universities such as the University of Ottawa, whose reputation is well established”.

For another student at WLU, on the contrary, the UOF represents important progress: “People who choose to continue their French studies after secondary school have very limited choices: Ottawa, Glendon, … We need more options”.

The difficult beginnings of the UOF are therefore not only caused by the lack of interest of the candidates. Some point out that the recruitment process lacks efficiency. The university approves students late into the programs. This is another reason why the UOF has few candidates.

In addition, the programs offered by UOF are all new and virtually unheard of. This raises uncertainty among students as to what professions or careers they can pursue with these new degrees. In the list of programs offered on the UOF website, interdisciplinarity programs dominate, such as digital culture studies, human plurality, economics and social innovation, and urban environments. It is understandable that such proposals surprised the candidates with their novelty.

While low enrollment is a concern, the UOF has many ways to respond. Interacting directly with local high schools to increase enrolment in French courses would help attract future students from the city. Scholarships for small rural francophone communities in Northern Ontario could encourage enrolment in the province and facilitate access to a less targeted demographic. An advertising blitz would let locals know that the university exists.
Nathalie Freidel, a French professor at WLU, shared her thoughts on the topic. In order to attract students, “the university will need to build its reputation and that will take some time. UOF has announced the creation of an education program that is sure to be popular, given the ever-increasing demand for francophone teachers in southern Ontario”. Freidel envisions “a bright future for the university, which has long been sought after by the region’s francophone community. In Montreal, McGill has always been there to welcome English-speaking students. It’s about time Toronto had a francophone university!”

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